Publié par GERARD LARTIGUE
L'univers d'un atelier d'art est certainement un peu étrange pour ceux qui viennent pour la première fois. Le désordre apparent (en fait tout est à sa place), la poussière qu'on a décidé de laisser s'installer après une lutte acharnée de quelques semaines, les toiles d'araignée chargées d'éliminer quelques moustiques, les oeuvres qui peuplent chaque recoin de l'atelier, l'immensité de l'endroit (dans une ancienne fabrique de briques), le chien qui est 24/24h collé à nous, la lumière spéciale du soleil le soir, l'odeur indéfinie, les dessins en guise de papier peint sur les murs, et, presque toujours présents, un sculpteur et une écrivaine dans leur univers.
Voir tous les articles par GERARD LARTIGUE
« Comment pouvais-je vraiment attendre dans cette nuit d’enfer l’arrivée d’un avion ? Et voilà qu’au bout d’une heure j’entendis le bruit d’un moteur tourner autour du terrain. Je me ruai hors de ma cabane, je hurlai : « Forcez les feux ! » Mais on avait beau les arroser d’essence, moi-même, à trente mètres je ne les voyais pas. « Il ne trouvera pas, il ne peut pas trouver », me disais-je. Il va se casser la « figure ». Comme je répétais cela, Mermoz atterrit impeccablement dans le triangle des feux. Il avait l’air de sortir d’une rivière. Il riait, « le courrier, vite ! » cria-t-il. Et il décolla dans le noir, dans le déluge.
Thomas passa la main sur son front. Dix années s’étaient écoulées depuis cette veille terrifiée, depuis cette apparition d’Apocalypse. Pourtant, sa voix eut un frémissement presque superstitieux lorsqu’il ajouta, parlant du cavalier ruisselant de la nuit :
– Je ne comprends pas, je n’arrive pas à comprendre. »
« Mermoz » (1938), Joseph Kessel, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2007 (ISBN 978-2-07-036232-5), p. 251
J'aimeAimé par 1 personne
Le saviez-vous ? J’ai lu que J. Mermoz se destinait à la sculpture avant de devenir aventurier…
Bises sylvie
J'aimeAimé par 2 personnes
Il aurait vécu plus longtemps, je pense ;). Je ne le savais pas. J’aimerais voir ce qu’il a réalisé. Bises ! à samedi
J'aimeJ'aime